Géographie et cadre naturel
Ces deux communes d’une surface totale de 141 km2 sont situées sur les Hautes terres centrales. Le paysage se compose d’ouest en est des collines herbeuses (pseudo-savane gagnée sur la forêt) plantées en Eucalyptus et Pins, des rizières des bas-fonds avec les cultures auquel succède une forêt d’environ 3’000 hectares.
Cette forêt occupe le relief abrupt des collines de la partie est des communes. Elles abritent une frange pionnière de ménages pauvres. Les hameaux et villages occupent la bordure de la plaine rizicole qui fait une césure entre les reliefs de l’est et de l’ouest.
Le climat est tropical avec une saison sèche et fraîche (mai à octobre) et une saison pluvieuse et chaude (novembre- avril), la température moyenne annuelle est ~ 18 à 19oC (Bassin lémanique 10oC) et la pluviométrie est d’environ 1’500mm par an. La période des cyclones et tempêtes tropicales s’étend de janvier à mars.
Vue vers le nord sur la plaine rizicole parcourue par la rivière Mananara (commune d’Alakamisy, décembre 2015).
Zone forestière commune d’Alakamisy. Rizière récemment aménagée dans le bas-fond. Les versants seront mis en culture. Bientôt une maison sera bâtie sur le replat en bas à droite et une famille s’y installera.
Commune de Tsarasaotra, hameau voisin du chef-lieu.
Population et économie
Ces communes sont peuplées de 9’969 habitants dont 44% ont moins de 18 ans et 1,8% plus de 60 ans (CH moins de 20 ans environ 20% et plus de 65 ans environ 17%).
L’accès se fait depuis la capitale (Antananarivo) par la route nationale no 3, plus ou moins en bon état, jusqu’au bourg de Mangamila (à environ 72 km). De là, il faut quitter la route goudronnée pour suivre la piste, sur 12 kilomètres environ, qui même au chef-lieu de la commune de Tsarasaotra. L’accès à la commune d’Alakamisy se fait par la même piste en allant vers le nord sur 4 kilomètres.
Localisation des deux communes
Le trajet dure environ 2h30 en fonction de la météo et de la circulation. La piste qui mène à ces deux communes est praticable même en saison des pluies. Ce qui est un atout pour l’écoulement des productions locales. Il n’en reste pas moins que les territoires situés à l’est de la plaine rizicole sont peu d’accessibles en voiture par manque de pistes praticables. Ces communes, comme la majorité des communes rurales à Madagascar, présentent un manque en infrastructure (accès à l’eau, route, électricité, accès aux soins médicaux, etc.). Le peu d’infrastructures présentes (routes, pistes, ponts, bâtiments) sont au mieux vétustes et souvent hors d’état de servir par manque d’entretien causé par la faiblesse des budgets communaux et régionaux.
La majorité de la population vit de l’agriculture. La culture du riz, des haricots, manioc et la production de charbon de bois sont les principales sources de revenus. Les rizières occupent la plaine qui partage en deux le territoire des communes.
La population d’Alakamisy est la plus défavorisée. On le constate aussi bien par les taux de scolarisation que par le nombre de tête de bétail. Cette commune compte 917 personnes de plus que sa voisine Tsarasaotra, mais il y a, par exemple, quatre fois moins de cochons que dans la commune voisine.
Les descendants des anciens serviteurs comptent parmi les ménages défavorisés des communes. La part de ces ménages est de 30% de la population de la commune de Tsarasaotra et 60 à 70% de la commune d’Alakamisy. Ils travaillent comme ouvriers journaliers et ne disposent pas de suffisamment de terres pour subvenir à leurs besoins quotidiens. Ils sont en général installés dans les villages et hameaux proche de la forêt. Le revenu annuel moyen de ces ménages est de moins de 350 francs suisse.
Démarche et projet
Les communes D’alakamisy et de Tsarasaotra ont élaboré, avec l’appui des associations Glocal (en Suisse) et Doria (à Madagascar), un Agenda21 entre 2013 et 2015.
Ce projet est l’un des 18 projets de l’Agenda21 (définition) local (définition) de ces communes qui vise à améliorer les conditions de vie des populations et les engager vers le développement durable de leurs territoires. Les projets prioritaires visent à faire accéder les populations aux biens et services essentiels (scolarisation, accès à l’eau, etc.) et stimuler l’économie locale.
Les projets de cet Agenda21 ont été formulés par les populations et leurs élus avec l’appui de l’association Glocal et de notre partenaire, l’association malgache Doria.
Les représentants des associations locales, les comités de développement communaux, les autorités traditionnelles et les élus personnes concernées ont formulé des projets concernant les thèmes de l’environnement, du social et de l’économie. Ces projets regroupés en 4 axes couvrent les 3 dimensions (économie, social et environnement) du développement durable.
Axes de l’Agenda21 et liens avec la définition du Développement durable
Lors de la formulation de l’Agenda 21, les préoccupations de l’ensemble la population ont pu être exprimées grâce à ces trois dimensions. Par ailleurs la démarche est novatrice car :
- Le contenu de l’Agenda21 émane des besoins et attentes des populations,
- la porte d’entrée des actions et activités est la pauvreté,
- par un consensus et compromis social, les intérêts de l’ensemble de la population sont pris en compte.
La mise en œuvre de l’Agenda21 a débutera en avril 2019 avec le projet « Éducation et revenus » Page du projet